
Analyse Actualité Tactique
BENITEZ : UNE ERREUR DE CASTING
04/08/2015 22:06La saison vierge du Real Madrid a sonné le glas de l’ère Ancelotti. Rien de plus normal du côté de la « Maison Blanche », qui n’accepte pas l’échec. Être l’entraineur qui a remporté la decima et avoir les cadres du vestiaire de son côté, n’offre pas plus de crédit qu’à un jeune premier. Résultat : arrivederci Carlo.
Si cette décision peut sembler dure, il est vrai qu’Ancelotti a fait des erreurs, et des graves ! Par exemple, le positionnement de Sergio Ramos au milieu de terrain est une aberration, surtout lorsqu’un champion du monde est laissé en tribune ; n’effectuer qu’un seul changement dans une demi-finale retour de Champion’s, qui plus est à domicile, lorsqu’on est mené, relève de la faute professionnelle…
Malgré cela, il est normal que lorsqu’on laisse partir un entraîneur, on ait un remplaçant de même standing. Le Real Madrid était d’ailleurs plutôt doué dans l’exercice, puisque lorsque Pellegrini a été remercié, il a laissé la place à Mourinho puis Ancelotti.
Début juin, les spéculations allaient bon train lorsque le nom de Rafael Benitez a été annoncé.
Des débuts prometteurs
Rafael Benitez, un enfant du Real Madrid, arrive à l’âge de 14 ans au sein de la Maison Blanche, mais n’accédera jamais à l’équipe première. Il passe ses diplômes et débute sa carrière à la tête de la réserve du club madrilène. Après avoir voyagé à travers l’Espagne, sa carrière fait un bond lorsqu’il prend la suite d’Hector Cuper à Valence. Avec le club Ché, il remporte un titre de champion en 2004 et la coupe UEFA la même année. Débarqué par Valence après un conflit avec ses dirigeants, ses bagages se posent sur les bords de la Mersey. Une ligue des champions remportée ou offerte par le Milan AC d’Ancelotti, (c’est à vous de voir), et une petite coupe d’Angleterre seront ses seuls titres majeurs en Angleterre, c’est déjà pas mal.
Un entraîneur de Coupe, qui récolte plus qu’il ne sème.
Ensuite, ça se complique… Pourtant Benitez enchaine les clubs avec du potentiel. Il prend d’abord la suite de José Mourinho à l’Inter Milan, récent vainqueur de la Lique des champions, mais partira l’année suivante, incapable de combler le vide laissé par le Special One. Il arrive à Chelsea, encore une fois récent vainqueur de la Champion’s, remporte une ligue Europa et s’en va après 9 mois.
Troisième championnat découvert avec la Serie A, à l’ombre du Vésuve et dans la chaude ambiance du San Paoli. À Naples, Benitez a tout pour réussir avec le recrutement d’Higuain, Callejon, ou Mertens. Le président De Silvestri veut le titre et laisse au technicien espagnol toutes les cartes en main pour aller chercher le scudetto …
Il peut toujours attendre !
En effet, Benitez, au lieu de faire progresser le Napoli, l’a plutôt affaibli. Si le recrutement offensif de Naples est de très grande qualité, défensivement le recrutement d’Albiol est incompréhensible tant il traînait son fardeau du côté de Madrid. Résultat, il ne fera jamais mieux que Walter Mazzari qui avait mené Naples sur la deuxième marche du podium, pire, il finit 5e l’an dernier.
Rafa Benitez est un entraîneur de coupe qui après 22 ans de carrière n’a remporté qu’un seul championnat. Depuis il récolte plus qu’il ne sème, arrivant dans des clubs au sommet, et ne pouvant jamais faire mieux que ses prédécesseurs. Son parcours fait penser étrangement à celui de Ranieri, qui après une bonne période au cours des années 2000, ne réussit plus grande chose.
Le Real Madrid a fait une erreur de casting. Les joueurs ne croient pas en lui et les premiers accrochages avec la star Ronaldo n'ont pas tardé à faire les choux gras de la presse Ibérique. Pire, Benitez est incapable de maintenir son équipe à un niveau suffisamment élevé pour remporter un championnat. Il ne fera pas plus d’un an à Madrid.
On prend le pari ?
Tags:
—————